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Le virus que donc je suis

Pablo Grand Mourcel

Le virus que donc je suis

Nous avons fermé les yeux sur cette réalité jusqu’à aujourd’hui.

Les virus font partie de notre identité profonde, et nous ne serions pas là s’ils n’avaient pas continuellement rendu visite à nos ancêtres. De ces rencontres intimes, tantôt tumultueuses, tantôt avantageuses, il nous reste de nombreuses traces gravées au fond de chacune de nos cellules avec environ huit pourcents de notre ADN directement hérité des virus, ce qui fait de nous, entre autres, des descendants des virus.

Ces aventures cellulaires ont parfois donné lieu à des métamorphoses profondes. Les virus ont participé à sculpter nos corps, nos perceptions et jusqu’à notre cognition. Un des artéfacts qui témoigne de ce commerce antique est le placenta. Ce tissu hautement sophistiqué nous a été légué par les virus qui nous ont offert de manière involontaire, il y a bien longtemps, le pouvoir de se rendre invisible lorsque nous sommes fœtus face au système immunitaire de notre mère. Ce pouvoir magique se réalise à travers la membrane placentaire, une orfèvrerie tissulaire extrêmement complexe à la perméabilité sélective, qui laisse passer oxygène et nutriments mais qui interdit le passage aux cellules immunitaires de la mère qui réduiraient à néant l’embryon.

Sans cette cape d’invisibilité, nous pondrions des œufs, et du reste, nous n’aurions pas vu le jour. Toute naissance déclenche le souvenir de cette entrée en relation avec les virus. À chaque fois qu’un enfant est à naître, ses cellules traduisent les séquences d’ADN virales qui permettent de mettre en pratique ce savoir-faire ancestral pour aboutir à la création du placenta.

Ce dessin témoigne de ces transactions cellulaires à la manière d’une peinture rupestre où l’on découvre des petites figurines embryonnaires qui représentent des placentaires à différents stades de développement, le tout cintré par une membrane qui joue à la fois le rôle de placenta avec son petit cordon ombilical mais qui incarne aussi les virus avec cette capside munie de petites protubérances caractéristiques de l’enveloppe virale.

C’est comme si le virus berçait l’ensemble des mammifères dans cette couveuse où l’on aperçoit deux yeux grands ouverts. Le dessin soutient notre regard et nous invite à prendre conscience que les virus ne sont pas uniquement à craindre mais que nous leur devons aussi d’immenses percées évolutives. Ça y est, nous avons ouvert les yeux. Nous savons désormais d’où nous venons et ce que nous leur devons.

220,00 €

Sérigraphie numérotée, édition limitée 100 ex Format : A2 (59,4 x 42 cm) Encre : indigo biosourcé PILI (pigment écologique issu de fermentation et chimie verte) Papier : 240g FSC®

Avec cette estampe, vous recevrez un certificat d'authenticité et le texte inspiré par l'œuvre ainsi qu'un lien vers sa version audio.

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